Charmaine : Abbey, as-tu remarqué le regain de popularité des livres et des films d’horreur à l’esthétique des années 1980 dernièrement? On voit tellement de couvertures de nouveaux livres qui évoquent cette époque… 

Abbey : Les séries comme Stranger Things ont assurément contribué à raviver l’intérêt pour cette thématique qu’on voit partout ces temps-ci. Nous avons même eu une fête sur les années 1980 à Beaverbrook, il n’y a pas si longtemps. Tout ce que je peux dire, c’est que c’était… prodigieux. 

Charmaine : J’ai lu dernièrement Curse of the Reaper de Brian McAuley; ce livre m’a totalement plongée dans l’esprit des films d’horreur de l’époque. L’histoire porte sur Howard Browning, vedette de cinéma, et son personnage emblématique « The Reaper ». Le studio de production décide de faire une nouvelle version du film, mais remplace notre héros par Trevor Mane, ex-enfant vedette. Howard est mécontent et son alter ego « The Reaper » prend les choses en main. Howard perd-il la boule, ou la présence du « Reaper » est-elle bien réelle? Une lecture agréable qui m’a replongée dans l’adolescence, à l’époque où je regardais les films de la série originale les Griffes de la nuit – sursauts inattendus, figures hantées et personnages classiques de l’horreur qui font l’objet d’un véritable culte. 

Abbey : La couverture du livre The Lake House de Sarah Beth ne laisse pas sa place non plus dans l’horreur « rétro ». L’histoire reprend l’un des thèmes les plus classiques du genre : le camp d’été sanglant. Lorsque trois jeunes filles arrivent dans un camp reculé (dans le Maine, autre classique de l’horreur), elles découvrent avec émoi que le camp qu’on leur avait promis a été réduit en cendres. Aucun survivant, aucun moyen de communiquer avec le monde extérieur, aucune provision. Les choses empirent lorsqu’elles tombent sur un cadavre dans la forêt et apprennent que le feu n’avait rien d’accidentel. Peut-être ne sont-elles pas les seules personnes encore vivantes au camp après tout… 

Charmaine : Une excellente lecture en perspective! Ce retour des créatures et des thèmes de l’horreur d’hier m’enchante. J’ai dévoré dernièrement toutes les œuvres de Rachel Harrison, reine de l’horreur! Loups-garous, sorcières et compagnie! 

Abbey : Ça me fait penser à Renfield, qui vient tout juste de sortir en salle. Dans cette relecture moderne de l’histoire de Dracula, l’assistant du comte n’en peut plus d’être le bras droit d’une créature maléfique immortelle. Il suit une thérapie, fait de nouvelles rencontres et tente de reconnaître les tendances narcissiques de son maître, bref, tout pour se créer une nouvelle vie à l’extérieur de son rôle de chasseur de proies. J’ai vraiment aimé… cœurs sensibles, s’abstenir. 

Charmaine : Parlant de proies, je viens de terminer Such Sharp Teeth de Rachel Harrison, une histoire de loups-garous à résonance contemporaine. Penguin Random House (2023) décrit le livre ainsi : « Une jeune femme en quête de changement découvre sa bête intérieure dans ce roman captivant et mordant de l’auteur de Cackle et The Return. » 

Lorsque Rory rentre au bercail pour aider sa sœur enceinte pour quelque temps, elle est attaquée par une créature dans la forêt. Elle survit (de peine et de misère), mais dès lors tout lui semble un peu différent (elle a envie de viande et elle commence à… sentir mauvais). Ajoutez à cela un vieil ami du secondaire qui brûle (toujours) pour elle, et vous avez là tous les ingrédients d’un roman captivant. Une vraie bouffée de nostalgie! 

Abbey : Si vous cherchez la nostalgie, il faut absolument lire The Saturday Night Ghost Club de Craig Davidson. L’œuvre a été publiée en 2018, mais vous ne me croirez pas en voyant la couverture. Ce livre est un peu différent de ceux que nous présentons généralement dans ce blogue. D’abord, les personnages principaux ont entre 12 et 14 ans (même si c’est un roman pour adultes!), et c’est plus une belle histoire émouvante sur le passage à l’âge adulte que du paranormal pur et dur. Si vous avez aimé Stranger Things, Stand By Me ou d’autres histoires dans la thématique des années 1980 mettant en scène des enfants marginaux toujours prêts à enfourcher leur vélo, cette histoire est pour vous.