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Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022

Full colurs

Mercredi 9 mars 2022

Les Jeux olympiques d’hiver ont quelque chose de fantastique : ils sont le rêve devenu réalité de tout enfant. Qui n’a jamais essayé de construire sa propre piste de luge dans la cour arrière ou sur la colline du quartier? Qui n’a jamais tenté, au grand dam des employés de centres de ski, de façonner une butte au milieu d’une piste pour réaliser des sauts? Et je devine que la majorité d’entre nous se rappelle ces téméraires courses pour arriver avant ses amis au bas de la pente, disputées bien avant que l’on se mette à parler de ski cross. Les Jeux d’été sont certes impressionnants, mais en tout respect, à peu près tout le monde peut courir, sauter ou lancer. À l’inverse, rares sont ceux qui peuvent réussir un triple Axel, effectuer un air-to-fakie ou s’élancer d’une rampe de douze mètres en ski. Les Jeux d’hiver sont un spectacle incroyable, qui se produit habituellement dans un endroit digne d’une boule à neige.  

On se souviendra des Jeux de cette année pour plusieurs raisons. C’était les deuxièmes Jeux en temps de pandémie, et les premiers Jeux d’hiver à se produire principalement sur de la neige artificielle. Pour le Canada, c’était aussi le chant du cygne de l’un de nos grands olympiens d’hiver, et les premiers pas olympiques pour d’autres futurs géants. C’était aussi les deuxièmes Jeux en six mois pendant lesquels une équipe féminine a retenu notre attention et ravi nos cœurs.  

La capitaine d’Équipe Canada, Marie-Philip Poulin, s’est une fois de plus montrée indispensable en aidant l’équipe canadienne de hockey féminin à se hisser de nouveau à la place qu’elle mérite, en haut du podium. Son compatriote Charles Hamelin, lui aussi porteur du drapeau, a terminé sa carrière olympique sur une note dorée. Il prendra sa retraite sportive à égalité avec Cindy Klassen comme athlète canadien le plus décoré aux Jeux d’hiver; il a récolté, comme elle, six médailles. L’Ottavienne Isabelle Wiedemann a toutefois montré que le patinage de vitesse sur longue piste canadien était entre bonnes mains, dans l’immédiat comme pour l’avenir, elle qui est rentrée chez elle avec trois médailles. Les déceptions et les revanches font partie des Olympiques, mais il est rare que les athlètes vivent les deux extrêmes pendant les mêmes Jeux. Laurent Dubreuil, après avoir échappé de près à une médaille dans une course où il était pourtant parmi les favoris, a accepté la défaite avec une grâce silencieuse. Dans un sprint de 500 mètres en patinage de vitesse sur longue piste, la différence entre l’or et l’éviction du podium se mesure en centièmes de seconde. Cependant, l’athlète a montré son cran et sa détermination en revenant quelques jours plus tard remporter l’argent au 1 000 mètres.  

Aux Jeux olympiques d’hiver de 1992 d’Albertville, le Comité International Olympique a demandé au monde de reconnaître une nouvelle fois la Trêve olympique. Tradition datant de la Grèce antique, la Trêve a été conçue pour assurer un environnement sécuritaire et un espace sans conflits pendant les Olympiques. Les Jeux devaient être un symbole de paix, d’harmonie et du pouvoir de la solidarité entre les nations. Jusqu’à ce jour, la Trêve est marquée par l’envol d’une colombe blanche à l’ouverture des Jeux.  

Si vous vous êtes laissé distraire vers la fin des Jeux d’hiver, vous n’étiez pas les seuls. Le Canada composait alors avec des barrages routiers et des manifestations sur l’ensemble de son territoire, et en Europe de l’Est, les premières hostilités dégénéreraient, dès la fin des Jeux, en l’un des plus importants conflits armés que le continent ait vus depuis 1945.  

On ne peut s’empêcher de penser qu’on aurait plus que jamais besoin de la Trêve olympique. Dommage que les Jeux ne reviennent que tous les deux ans.

Beijing 2022
par Vimy