Effrayons-nous : ambiance d’horreur de l’Halloween

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Charmaine : J’adore cette période de l’année : les feuilles qui commencent à changer, la marchandise d’Halloween qui fait son apparition et les films d’horreur qui abondent à la télévision. À propos, as-tu vu le nouveau film Frissons VI? Je viens de le voir, et c’était bien, mais rien comme l’original. Ça m’a fait me demander ce qui fait d’un film d’horreur un classique et quels sont les ingrédients nécessaires pour attirer un auditoire – ou un lecteur – et le garder captif jusqu’à la toute fin.

Récemment, j’ai lu The Graveyard Shift, de Maria Lewis, qui m’a vraiment ramenée dans l’ambiance de la série des Frissons des années 90, mais en mieux. C’est l’histoire de Tinsel Monroe, une animatrice radio de nuit. Elle a sa propre émission – The Graveyard Shift – où elle raconte des anecdotes sur les films d’horreur et en fait jouer la trame sonore. Un soir, Mera, une auditrice qui appelle pour le tirage d’une paire de billets pour un nouveau film d’horreur, est assassinée en direct à la radio. Constatant que les morts s’accumulent autour d’elle, Tinsel fait équipe avec sa sœur, Pandora (une grande adepte des balados d’affaires criminelles), et un beau détective pour découvrir le pot aux roses… Mais étant devenu elle-même une cible, le temps est compté.

Je me suis délectée : de l’horreur, un peu de suspense romantique et de surprenants revirements qu’on ne voit pas venir. Bref, le genre de livre qui se lit d’une traite! Je suis impatiente de voir ce que Maria Lewis nous proposera la prochaine fois.

Abbey : Les nouveaux films Frissons, ce n’est pas vraiment mon truc. Je les trouve un peu dépassés. Je préfère l’horreur plus noir, plus subtile; tu sais, le genre qui laisse une impression constante de danger imminent. J’ai adoré, par exemple, Le rituel (basé sur l’excellent livre d’Adam Nevill!), Ne t’inquiète pas chérie et, bien sûr, des classiques modernes, comme Solstice d’été. C’est ce sous-texte de « quelque chose cloche vraiment ici » qui m’a fait tant aimer Natural Beauty, de Ling Ling Huang. La narratrice, qui n’est jamais nommée, raconte comment, de jeune virtuose du piano, elle sera recrutée dans une boutique de soins de beauté haut de gamme de New York; imagine la boutique The Body Shop, mais pour une élite qui est prête à payer 600 $ pour une crème pour les yeux à base de bave d’escargot. Si la boutique semble vendre de vrais petits miracles en bouteilles, la narratrice lève lentement le voile sur sa face cachée, empreinte d’exploitation, de mensonges, de trahison, de racisme et de meurtre. Il va sans dire que quelque chose ne tourne pas rond dans cette entreprise trop belle pour être vraie, mais je doute que tu puisses deviner où t’amènera le récit!

Charmaine : Intéressant... On dirait la même ambiance que dans Rouge, de Mona Awad. La protagoniste, Belle, est obsédée par les soins pour la peau et les vidéos à ce sujet. Au décès de sa mère, elle retourne en Californie pour tenter de découvrir ce qui lui est arrivé. Sa mère gardait plusieurs secrets de beauté, dont un miroir spécial et un abonnement sur invitation seulement à un spa (La Maison de Méduse). Voulant en savoir plus, elle est résolue à obtenir son invitation, la promesse d’une expérience transformatrice ayant suffi à piquer sa curiosité, mais pas nécessairement de la façon la plus saine.

Abbey : Justement, j’ai lu Natural Beauty pensant que c’était Rouge! J’ai finalement vraiment aimé, mais Rouge est certainement le prochain sur ma liste.

Récemment, j’ai aussi lu Near the bone, de Christina Henry. On y fait la connaissance de Mattie et de son mari William, qui habitent dans une maison isolée au sommet d’une montagne, mais leur mariage est tout sauf conventionnel. Déjà que ce qui unit les deux protagonistes est assez stressant, Mattie trouve des animaux mutilés dans la forêt et est confrontée à des étrangers qui cherchent des preuves de la présence d’une créature maléfique qui hanterait la montagne. La voilà maintenant forcée de survivre à deux monstres : son mari et la chose qui a fait de sa propriété son terrain de chasse. Certaines personnes trouvaient que la « créature » n’était pas suffisamment mise de l’avant, mais je ne suis pas d’accord. J’adore quand l’esprit doit remplir les espaces vides (rappelle-toi combien le film La légende Blair était terrorisant, même si jamais on a vu la sorcière!). C’est exactement le type d’histoire de survie et crescendo de la terreur – où les protagonistes se demandent s’ils sont réellement pourchassés – que j’aime tant. Un peu comme Le rituel d’Adam Nevil et The Hunger d’Alma Katsu (et tu sais combien j’aime parler de ces livres).

Charmaine : Oui, je sais à quel point tu aimes un bon suspense qui se déroule dans la nature sauvage!

Parlant de créature maléfique, as-tu ajouté Black Sheep (Rachel Harrison) à ta liste de livres à lire? J’ai vraiment aimé ce livre : très créatif et divertissant. Il est d’ailleurs recommandé par Publishers’ Weekly, qui le décrit comme :

« ... un récit de petit village sur fond d’horreur et de religion, rédigé avec un esprit aussi aiguisé qu’une dague cérémonielle transperçant le cœur saignant d’un traumatisme familial. »

Vesper a quitté sa communauté religieuse à 18 ans, et travaille depuis comme serveuse. Sa mère, Constance, est une célèbre actrice de films d’horreur et son père, un mystère. Ayant été excommuniée à son départ, Vesper est très surprise de recevoir sur le pas de sa porte une invitation au mariage de sa cousine (son ancienne meilleure amie, qui épouse nul autre que… son ancien petit-ami!). Elle décide d’y aller, et tout le monde est étrangement heureux de la voir, ce qui l’amène à soupçonner que quelque chose ne va pas… et elle a raison... et ça s’en vient… et ça changera tout!

Ne manquez pas notre prochain billet de blogue, et encore plus d’horreur!