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Bibliothèques, la BPO et liberté d'expression

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Jeudi 15 février 2024

Par Sonia Bebbington, Bibliothécaire en chef / Directrice générale

Pour la Bibliothèque publique d’Ottawa (BPO), il est toujours important de souligner la Semaine de la liberté de lire, qui se déroule du 18 au 24 février 2024, en organisant des activités. Comme le mentionnait un récent billet de blogue sur le site Web de la BPO, cette semaine existe pour rappeler aux Canadiennes et Canadiens l’importance de réfléchir au rôle crucial que joue la liberté d’expression dans une démocratie en santé.

Le conseil d’administration de la BPO a réaffirmé son engagement à l’égard de la liberté intellectuelle, c’est-à-dire le libre échange d’informations et d’idées licites dans une société démocratique, dans le respect du droit à la vie privée et au choix, en se dotant d’une politique plus ferme à ce sujet en 2022. Depuis, le personnel de la BPO a élaboré de nouveaux programmes et de nouvelles ressources, et revu les pratiques de l’organisation pour que tous nos services intègrent concrètement ce principe d’échange libre et ouvert.

La liberté intellectuelle est cruciale dans une société démocratique, et à la BPO, nous nous efforçons de faire primer ce principe dans tous nos services. Nous sommes fiers d’offrir un environnement propice aux échanges et à la diversité des points de vue.

Plus tôt cette semaine, le C.A. a reçu un rapport sur les contestations dont ont fait l’objet les collections de la BPO en 2023. La BPO soumet régulièrement les titres contestés à l’équipe de l’Enquête sur les contestations sur la liberté intellectuelle de la Fédération canadienne des associations de bibliothèques (FCAB) ainsi qu’aux responsables de la Library Challenges Database de l’Université métropolitaine de Toronto, lesquelles brossent le portrait national de la nature des contestations portant atteinte à la liberté intellectuelle, et de l’issue de celles-ci, dans les bibliothèques du pays.

Voici quelques faits saillants du rapport :

  • La plupart des demandes de réexamen visaient des ouvrages imprimés de la collection pour adultes publiés dans les cinq dernières années.
  • La clientèle a soulevé des inquiétudes relativement au racisme, à la promotion de la haine et à du contenu violent, erroné, choquant ou ne convenant pas à l’âge.
  • Dans tous les cas sauf un, on demandait à la BPO de retirer l’article. Le cas restant visait à faire passer un article de la collection pour adolescents à celle pour adultes.
  • Les sept articles se trouvaient dans la collection existante.
  • En plus des contestations reçues au moyen du formulaire de demande de réexamen, la BPO a aussi reçu deux contestations générales informelles à la collection.

L’an dernier, la BPO a reçu sept contestations visant des articles de ses collections, un nombre qui se rapproche de la moyenne de la dernière décennie, après une hausse récente des contestations dans les deux dernières années (2021 et 2022). Il reste à voir si cette tendance à la baisse se confirmera ou si, comme c’est le cas dans de nombreuses autres villes nord-américaines, le nombre de contestations augmentera. En 2022, la FCAB a enregistré le plus grand nombre de contestations depuis que cet organisme du secteur des bibliothèques a commencé à collecter des données à ce sujet, au début des années 2000. Les bibliothèques commencent également à faire état de contestations visant d’autres aspects de leurs services, comme les politiques, programmes et présentoirs, et de divers incidents, comme du vandalisme et des perturbations de leurs activités. La liberté d’accès à l’information est primordiale dans une démocratie en santé, et la liberté d’expression est non seulement enchâssée dans la Charte canadienne des droits et libertés, mais aussi dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Si la liberté intellectuelle ne peut à elle seule garantir l’égalité de toutes les citoyennes et tous les citoyens, elle agit comme barrière à la censure, qui vise surtout à faire taire les voix et perspectives non dominantes.

Qui plus est, la liberté intellectuelle encourage la pensée critique, ce qui incite les citoyennes et citoyens à apprendre, réfléchir et participer davantage à la vie démocratique. Les opinions et idées avec lesquelles on n’est pas d’accord, ou qui nous semblent carrément épouvantables, ne disparaissent pas lorsqu’un livre est contesté ou banni; en réalité, la censure peut parfois les dissimuler ou les publiciser encore plus, alimenter la polarisation, bâillonner les opinions nuancées ou fossiliser la capacité de réflexion dont on a besoin pour aborder de façon critique toutes sortes de perspectives.

Dans le cadre de son engagement à l’égard de la liberté intellectuelle, la BPO aide la clientèle à développer les compétences informationnelles et les aptitudes nécessaires pour comprendre des sujets complexes et évaluer l’information à sa disposition (livres, discussions, Web). Ces compétences et aptitudes sont nécessaires à la création d’un environnement ouvert et respectueux qui favorise la diversité de pensées, d’opinions et d’expressions. Les bibliothèques publiques et leurs espaces, services et collections permettent aux gens d’explorer différentes perspectives, de comprendre les contextes historiques et de se faire leurs propres idées dans leur parcours d’apprentissage qui dure toute une vie.

Que pouvez-vous faire pour montrer votre appui à la liberté intellectuelle? Procurez-vous une carte de bibliothèque! En obtenant une carte de bibliothèque et en l’utilisant régulièrement, vous témoignez de votre appui à la BPO, mais aussi au rôle important que jouent les bibliothèques publiques au sein de la société, durant la Semaine de la liberté d’expression et le reste de l’année. Je vous recommande également de lire quelque chose de nouveau afin d’éviter de vous confiner dans une chambre d’écho, de découvrir du contenu qui pourrait vous déplaire et de vous faire vous-même une tête. Par ailleurs, n’hésitez pas à discuter tôt de sujets délicats avec vos jeunes (la BPO a des ressources pour ça! [lien]); notre collection compte même des livres pour vous aider à aborder ces sujets inconfortables lors de votre prochain souper de famille.

Enfin, et surtout, prenez part à nos activités la semaine prochaine; soyez des nôtres pour des discussions animées par d’illustres auteurs canadiens sur le monde de l’information et les risques associés à la censure, en personne ou en ligne. Et pourquoi ne pas découvrir, à la succursale Centrale ou en ligne, la collection du Sanctuaire de livres, un mouvement nord-américain rassemblant de nombreuses bibliothèques qui se sont donné pour mission de protéger les livres menacés et de les rendre accessibles? Il sera également possible, à partir de la semaine prochaine, de visionner des vidéos en ligne sur la liberté intellectuelle.

Nous avons la chance de vivre dans une ville qui appuie – et célèbre – la liberté de lire. Nous vous souhaitons (un peu à l’avance) une belle Semaine de la liberté de lire; n’oubliez pas de faire un arrêt à votre succursale ou de surveiller nos réseaux sociaux pour découvrir nos présentoirs, nos concours et bien plus encore!
 

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