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Comment lire Noopiming? Avec les oreilles.

Image of Leanne Betasamosake with the Noopiming book cover

Vendredi 17 juin 2022

Quand j’ai commencé à lire Noopiming : Remède pour guérir de la blancheur, j’ai eu du mal à me plonger dans le livre. Peut-être était-ce à cause des pages comportant étonnamment beaucoup d’espaces vides, et des fragments de texte d’allure décousue. Ou à cause de ce que je croyais y trouver : un texte narratif linéaire. Ah anticipation, quand tu nous tiens!

Pour moi, la clé pour pénétrer l’univers de Noopiming fut d’écouter le livre audio, en prêtant l’oreille aux noms et mots en anishinaabemowin dont est parsemé le récit, et aux images, au sous-texte, à l’humour. Le livre audio dure à peine trois heures, mais la narratrice Tiffany Ayalik fait un merveilleux travail.

Accrochez-vous à ce que vous comprenez (les « aubaines » de Mindimooyenh et les différentes utilisations des bâches de Canadian Tire), et familiarisez-vous avec le reste. Creusez un tunnel dans la glace avec Mashkawaji – ouvrez-vous à l’inconfort et sentez la glace vous envelopper comme une lourde couverture chaude. Blottissez-vous contre Ninaatig, un érable à sucre, comme le fait le vieil Akiwenzii au pied de l’arbre et regardez le Tour de France ensemble. 

Avec un peu de chance, comme moi, vous tomberez en amour avec la prose et les histoires en un rien de temps…

Soyez attentif aux différents niveaux de lecture de l’ouvrage de Leanne Betasamosake Simpson. J’ai écouté le livre une fois, et recommence maintenant au début. Ma méthode de lecture s’est fragmentée comme le récit (je voyage, mon esprit vagabonde), mais c’est sans importance. Ce n’est pas un livre qu’on doit forcément lire dans l’ordre : certains passages sont impressionnants même lus seuls. 

Je replonge dans le livre, mais en l’appréciant davantage. Chaque fois que je le parcours ou écoute sa version audio, j’y découvre des cadeaux littéraires autochtones