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Perspective des adolescents CE - Les contes de fées du passé au présent

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Mercredi 20 avril 2022

Les contes de fées, ce n’est pas pour les froussards! Hansel et Gretel, Le Petit Chaperon rouge et toutes ces histoires qui ont bercé notre enfance n’ont rien à voir avec leurs versions originales. De nos jours, les auteurs et les cinéastes prennent soin de créer des histoires légères et accessibles au jeune public, mais les auteurs de contes pour enfants des années 1800 se moquaient bien des fins heureuses. En fait, les contes de fées originaux ont plutôt été écrits pour faire peur aux tout-petits.

Si les histoires contemporaines divertissent, les contes de fées avaient à l’origine une visée éducative : on voulait mettre les enfants en garde contre les dangers. Bien sûr, les histoires que nous connaissons et adorons dissimulent encore une leçon ou deux, mais beaucoup plus subtiles que celles des versions originales.

Pour illustrer cette différence, comparons l’interprétation moderne de Cendrillon à sa version originale, Aschenputtel, des frères Grimm.

L’histoire moderne met en scène une jeune femme, nommée Cendrillon, vivant avec sa belle-mère et ses demi-sœurs. Reléguée au rôle de servante, elle est traitée déplorablement. Lorsque le prince annonce la tenue d’un bal, les demi-sœurs (et la belle-mère) de Cendrillon veulent désespérément y aller pour rencontrer le prince. Cendrillon voudrait bien y aller aussi, mais sa belle-mère le lui interdit. Fort heureusement, grâce à l’intervention de sa fée marraine, Cendrillon reçoit de beaux habits et de jolies pantoufles de verre, et peut se rendre au bal. Elle y rencontre le prince, et ils tombent amoureux. Forcée de rentrer avant minuit, elle abandonne le prince et dans sa hâte laisse derrière elle l’une de ses pantoufles.

Quelques jours plus tard, le prince part à la recherche de Cendrillon. Il parcourt le royaume pour faire essayer la pantoufle à toutes les femmes qu’il croise sur son chemin. C’est qu’il avait conclu que quiconque pouvait l’enfiler serait forcément la belle du bal. À son arrivée à la maison de Cendrillon, il la fait essayer aux demi-sœurs qui tentent de peine et de misère de la mettre, mais finalement, elle ne va qu’à Cendrillon. Le prince retombe immédiatement amoureux d’elle. Ils se marient et vivent heureux jusqu’à la fin des temps.

Le conte des frères Grimm, Aschenputtel, tisse une intrigue similaire, à une différence près : la fin. Dans cette version, les demi-sœurs sont à ce point désespérées de pouvoir porter la pantoufle qu’elles « sculptent » leur pied. La chaussure ne leur fait toujours pas, il leur manque maintenant une partie de leur pied. De quoi vous donner des frissons. Mais ce n’est pas tout, lors du mariage, des oiseaux arrachent les yeux des demi-sœurs comme punition pour avoir traité Cendrillon si injustement. Et c’est reparti pour les frissons.

Il y a d’autres différences subtiles entre les deux versions. Pour les découvrir, attrapez le livre Fairy Tales From the Brothers Grimm, dans la section des documentaires en anglais pour adultes de votre succursale de la Bibliothèque publique d’Ottawa.