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Finis ton assiette!

Le gaspillage alimentaire est un problème majeur.

Et personne ne comprend mieux la gravité de la situation que les organismes d’aide alimentaire qui nourrissent les démunis, comme le Parkdale Food Centre, chez qui la lutte contre le gaspillage alimentaire débute avant même que la nourriture franchisse la porte de la cuisine. L’automne dernier, l’organisme a fait équipe avec le Dalhousie Food Cupboard à l’occasion de la troisième journée annuelle de glanage de la ferme Rideau Pines. Avec l’aide de bénévoles et de clients, les deux organismes ont passé la journée à ramasser des légumes qu’il n’était pas rentable de récolter pour la ferme. Après les avoir rapportés dans sa cuisine, l’équipe de Parkdale Food Centre a préparé des repas santé et les a servis aux bénévoles ayant participé au glanage.

Dans ce centre grouillant de vie, les bénévoles, les employés et les clients partagent un espace où ils se sentent bien. Nous avons discuté avec le chef de cuisine Simon Bell, qui nous a expliqué comment il peut être difficile de préparer des repas avec des dons alimentaires. Par exemple, les dons d’aliments frais comme les fruits offerts par Hidden Harvest, doivent être cuisinés rapidement pour ne pas perdre en qualité et être jetés. Le Parkdale Food Centre a donc entrepris de mettre en conserve ces dons. De plus, le centre met des congélateurs à la disposition des clients qui n’ont pas les moyens d’entreposer leur nourriture et désirent le faire.  Pour en apprendre davantage, vous pouvez écouter notre baladodiffusion, disponible en anglais seulement, en cliquant sur l’option English située dans le coin supérieur droit.

La Banque d’alimentation d’Ottawa a aussi tiré profit d’un programme de glanage, qui lui a permis en 2015 de récupérer 886 kg (1 953 lb) de produits alimentaires dans des fermes locales, comme Ferme Proulx et Érablière. Par ailleurs, la Banque chapeaute deux programmes de lutte contre le gaspillage des denrées : les programmes Fresh Harvest et City Harvest. Le premier vise à ramasser, dans les épiceries, la viande fraîche, les fruits et les légumes frais ainsi que les produits de boulangerie et de charcuterie. Le second, quant à lui, consiste à récupérer les mets préparés en trop dans les restaurants locaux, les résidences pour personnes âgées et les fournisseurs de services de restauration. Dans les deux cas, ce sont plus de 295 000 kg (650 000 lb) de denrées qui sont recueillis et distribués aux refuges d’urgence, aux soupes populaires et aux organismes d’aide alimentaire dotés d’un programme de repas. 

Image pour visionner le court reportage Dumpster Diving : Manger des déchets
Cliquez sur l'image pour visionner le court reportage Dumpster Diving : Manger des déchets. En cliquant vous serez redirigé vers la Zone vidéo de TFO (site externe – s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre).

Toutefois, certaines épiceries ne participent pas au programme Fresh Harvest; ce sont d’ailleurs souvent celles-là dont les bennes à ordures sont remplies de produits encore comestibles. Cette réalité a entraîné l’émergence d’une culture clandestine, le déchétarisme (dumpster diving en anglais), qui gagne en popularité auprès des jeunes du Canada. Nous vous invitons à visionner le court reportage Dumpster Diving : Manger des déchets, réalisé par TFO, dans lequel Edith Wilson nous parle des raisons qui l’ont mené à pratiquer le déchétarisme.

S’il est vrai que tous ces organismes d’aide alimentaire réussissent à détourner des denrées des décharges, ce sont nos gestes à la maison qui peuvent apporter les plus grands changements. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les Canadiens gaspillent annuellement 31 millions de dollars en nourriture, et 47 % de ces pertes seraient attribuables aux consommateurs.

Comment réduire le gaspillage alimentaire

Cultivez ce que vous mangez. On ne peut pas comprendre tout le dur labeur derrière la culture d’aliments sans s’y essayer. Vous serez beaucoup moins tenté de jeter les restes de votre tomate si vous l’avez plantée, entretenue, arrosée et récoltée.

Achetez des légumes imparfaits. Selon la Fondation David Suzuki, 30 % des fruits et des légumes sont refusés par les épiceries pour la simple raison qu’ils ne sont pas assez appétissants pour le consommateur. Le mouvement du « légume moche » est en plein essor, et bon nombre de chaînes d’épicerie offrent désormais des fruits et des légumes imparfaits, qui coûtent parfois 30 % moins cher.

Planifiez votre menu. Au moment de faire les courses, ayez en main une liste d’épicerie et pensez à intégrer au menu de la semaine les restants de votre réfrigérateur.  

Cultivez des arbres fruitiers et des arbres à noix. Cultivez vous-même vos fruits pour les garder ou les offrir à un organisme, comme Hidden Harvest, dont les bénévoles s’occuperont de la cueillette. Le cas échéant, un quart de la production revient au cultivateur, un quart aux bénévoles, un quart à un organisme d’aide alimentaire et un quart à Hidden Harvest.

Utilisez d’abord vos produits défraîchis. Les soupes et les ragoûts les plus réussis sont généralement préparés avec les vieux légumes traînant au fond du réfrigérateur. Une fois cuisinés, les céleris flétris ont le même goût que les frais!

Compostez. Le compostage n’est pas la solution au gaspillage alimentaire; il exige beaucoup d’investissement en temps et en argent pour avoir un impact significatif. Néanmoins, mieux vaut composter que de remplir les décharges, où le méthane produit contribue aux émissions de gaz à effet de serre. 

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