You are here

Pourquoi Noopiming ?

Cover of the book Noopiming as well as the picture of the author: Leanne Batasamosake Simpson

Jeudi 23 juin 2022

Avant que vous lisiez ce blog, j’aimerai vous informer que je suis une femme de couleur, immigrante au Canada qui cherche simplement à apprendre et à comprendre. Je lis souvent en Français et mes opinions n’engagent que moi-même. L'ouvrage Noopiming : Remède pour guérir de la blancheur  de Leanne Betasamosake Simpson a attiré ma curiosité de plusieurs manières. D’abord, il y a le titre « Noopiming » qui en Anishnabé signifie “dans les buissons”, et puis le sous-titre “Remède pour guérir de la blancheur” qui faisait référence au livre de Susanna Moodie Roughing It in the Bush . J‘étais intriguée de savoir pourquoi l’auteure de Noopiming a besoin de répondre à un livre écrit il y a plus d’un siècle. J’étais aussi intriguée de savoir quelle est cette maladie de blancheur contenue dans le livre de Susanna Moodie.  Dans un effort de remédier à ma propre ignorance, j’ai j’emprunté le livre Roughing It in the Bush de la bibliothèque. J’avoue que j’ai été impressionnée par la quantité d’information que cela apporte sur le Canada à l’époque des colons. Ayant lu que Susanna Moodie était « raciste », j’ai essayé de lire avec l’œil d’une personne autochtone; et effectivement, le livre contient des passages qu’aucune personne avec des origines autochtones n’accepterait. Pourtant, le livre est un documentaire et a apparemment était enseigné dans les écoles canadiennes pendant des années. A mes yeux, Susanna Moodie est néanmoins une bonne écrivaine qui décrit son expérience de colon et celle de sa communauté et de son temps. Elle a rapporté fidèlement comment les colons regardaient leurs voisins autochtones qu'ils n'avaient apparemment pas pris la peine de connaître et qu'ils ont décidé de juger comme nous avons tendance à juger tous ceux qui ne correspondent pas à nos critères étroits du bien et du mal. Je me demande si les Premières nations avaient leurs propres préjugés contre les colons. 

J’ai ensuite cherché comment Noopiming vient redresser la situation et corriger le tort fait par le livre de Susanna Moodie. Au départ, j’ai trouvé le livre diffèrent, mais après quelques pages, j’ai commencé à apprécier la beauté du symbolisme. J’ai commencé à voir les interconnections entre les différents éléments de la nature qui sont les personnages du livre, et à comprendre comment le spirituel l’emporte sur le matériel et comment, contrairement à Susanna Moodie, qui apprenait aux urbains de se méfier des buissons et de leur dureté, Leanne les encourage à renouer avec les éléments de la nature. Autant Noopiming est un hommage aux ancêtres, autant je le vois comme un splendide recueil de leçons pour la jeune génération. Leanne ne nie pas les plaies du colonialisme encore ouvertes, ni les émotions difficiles héritées du passé, mais, sans s’y attarder, elle enseigne aux jeunes, « le véritable besoin de continuer le trajet à n’importe quel prix. » C’est pourquoi elle les incite à « travailler sans relâche » et à « exercer une souveraineté sur les émotions ». 

En réponse à Susanna Moodie, Leanne Simpson nous enseigne « l’art d’apprendre à connaitre quelqu’un », nous enseigne qu’il ne faut jamais partir, quoi qu’il arrive et qu’il faut « prendre très, très bien soin les uns·es des autres, toujours, peu importe ce qui arrive. » car, selon elle, il y a toujours des étoiles dans le ciel. 

Enfin, ce blog est juste une autre étape dans mon parcours de lecture et d’apprentissage. Je le partage avec vous espérant que ma propre curiosité suscitera la vôtre.